Le premier Noël que Georges passa en captivité et où sur son carnet il
écrivit ses pensées du moment, comme s’il écrivait à sa femme:
"25 Décembre 1940 – « Un Noël sans neige n’est pas un vrai Noël » disons nous en France petite chérie. Dans ce cas, c’est un vrai Noël que nous passons aujourd’hui car il y a de la neige et il fait bien froid dehors, mais je préfère mille fois le Noël sans neige de chez nous à ce triste jour que nous vivons en ce moment – Comme elles sont tristes toutes ces fêtes passées bien loin de tous ceux qui nous sont chers et nous apprécions mieux alors tout notre bonheur passé – Petite Nany adorée je peux dire que depuis des mois tu n’as pas quitté ma pensée, et si cela me donne parfois un peu le cafard, cela m’aide souvent à mieux supporter toutes nos souffrances physiques et morales car je sais que tout cela aura une fin et que notre grand bonheur renaîtra encore plus fort – L’hiver qui vient de commencer s’annonce comme très rigoureux et cela nous semble bien dur de devoir travailler dehors plus de 10 Heures par jour par des températures inconnues chez nous – Je ne veux pas petite chérie te raconter toutes nos souffrances dans les lettres que je t’envoie car cela n’aurait pour résultat que d’altérer ton moral qui doit rester intact si je veux te retrouver en bonne santé – Pardonne-moi petite Nany de déguiser ainsi la vérité car je tiens avant tout à ce que cette période de séparation te soit le moins pénible possible et tu ne pourrais tout de même rien faire pour moi – Aujourd’hui, à l’occasion de Noël j’ai fait un cadeau au commis de ferme qui travaille avec moi de 3 tablettes de chocolat et de 2 petits gâteaux. Le pauvre gosse en était tout suffoqué et il n’a certainement pas compris comment un prisonnier de guerre – un « ennemi » pouvait se priver de choses aussi succulentes (le chocolat est pour eux un produit que l’on ne trouve plus dans le commerce, et dont ils sont très friands) pour en faire cadeau à quelqu’un qui lui est complètement indifférent – Mon patron par contre ne m’a rien donné malgré la note venue du camp et dans laquelle il était recommandé aux employeurs de faire un petit cadeau à leurs prisonniers pour leur rappeler que c’était fête et aussi pour leur prouver que nous ne sommes plus des ennemis – Mes camarades ont été mieux partagés que moi et ont eu du tabac, des cigarettes, des gâteaux, etc........ mais comme cela me laisse indifférent, car ce qui compte avant tout pour moi c’est de retrouver la petite femme que je chéris et qui m’attend impatiemment là-bas dans notre beau pays qu’il nous tarde de retrouver. Ce soir, petite chérie, je t’envoie encore une courte carte mais cela me fait de la peine parfois de penser que je dois me contenter de remplir quelques lignes mesurées alors que j’aurai des livres entiers à t ‘écrire – Que de choses j’aurais à te raconter petite chérie à mon retour et je crois que notre vie ne sera pas assez longue pour combler tout le retard de tendresse auquel tu as droit – A tout à l’heure petite femme adorée. Ton mari t’embrasse bien tendrement et bien amoureusement par la pensée en attendant de pouvoir faire....... beaucoup mieux !
"25 Décembre 1940 – « Un Noël sans neige n’est pas un vrai Noël » disons nous en France petite chérie. Dans ce cas, c’est un vrai Noël que nous passons aujourd’hui car il y a de la neige et il fait bien froid dehors, mais je préfère mille fois le Noël sans neige de chez nous à ce triste jour que nous vivons en ce moment – Comme elles sont tristes toutes ces fêtes passées bien loin de tous ceux qui nous sont chers et nous apprécions mieux alors tout notre bonheur passé – Petite Nany adorée je peux dire que depuis des mois tu n’as pas quitté ma pensée, et si cela me donne parfois un peu le cafard, cela m’aide souvent à mieux supporter toutes nos souffrances physiques et morales car je sais que tout cela aura une fin et que notre grand bonheur renaîtra encore plus fort – L’hiver qui vient de commencer s’annonce comme très rigoureux et cela nous semble bien dur de devoir travailler dehors plus de 10 Heures par jour par des températures inconnues chez nous – Je ne veux pas petite chérie te raconter toutes nos souffrances dans les lettres que je t’envoie car cela n’aurait pour résultat que d’altérer ton moral qui doit rester intact si je veux te retrouver en bonne santé – Pardonne-moi petite Nany de déguiser ainsi la vérité car je tiens avant tout à ce que cette période de séparation te soit le moins pénible possible et tu ne pourrais tout de même rien faire pour moi – Aujourd’hui, à l’occasion de Noël j’ai fait un cadeau au commis de ferme qui travaille avec moi de 3 tablettes de chocolat et de 2 petits gâteaux. Le pauvre gosse en était tout suffoqué et il n’a certainement pas compris comment un prisonnier de guerre – un « ennemi » pouvait se priver de choses aussi succulentes (le chocolat est pour eux un produit que l’on ne trouve plus dans le commerce, et dont ils sont très friands) pour en faire cadeau à quelqu’un qui lui est complètement indifférent – Mon patron par contre ne m’a rien donné malgré la note venue du camp et dans laquelle il était recommandé aux employeurs de faire un petit cadeau à leurs prisonniers pour leur rappeler que c’était fête et aussi pour leur prouver que nous ne sommes plus des ennemis – Mes camarades ont été mieux partagés que moi et ont eu du tabac, des cigarettes, des gâteaux, etc........ mais comme cela me laisse indifférent, car ce qui compte avant tout pour moi c’est de retrouver la petite femme que je chéris et qui m’attend impatiemment là-bas dans notre beau pays qu’il nous tarde de retrouver. Ce soir, petite chérie, je t’envoie encore une courte carte mais cela me fait de la peine parfois de penser que je dois me contenter de remplir quelques lignes mesurées alors que j’aurai des livres entiers à t ‘écrire – Que de choses j’aurais à te raconter petite chérie à mon retour et je crois que notre vie ne sera pas assez longue pour combler tout le retard de tendresse auquel tu as droit – A tout à l’heure petite femme adorée. Ton mari t’embrasse bien tendrement et bien amoureusement par la pensée en attendant de pouvoir faire....... beaucoup mieux !
The first Christmas that George spent in captivity and
where on his notebook he wrote his thoughts of the moment, as if he was writing
to his wife:
"25th
December 1940 - "A Christmas without snow is not a real Christmas"
let's say in France little darling. In this case, it is a real Christmas that
we spend today because there is snow and it is very cold outside, but I prefer
a thousand times the snow-free Christmas from home to the sad day that we are
living now - How sad are all these holidays spent far from all those who are
dear to us and we appreciate better then all our past happiness - Little Nany
adored I can say that for months you have not left my mind, and if it sometimes
gives me a little blues, it often helps me to better endure all our physical
and moral sufferings because I know that all this will have an end and that our
great happiness will be reborn even stronger - The winter that has just begun
promises to be very harsh and it seems very hard to us to have to work outside
more than 10 Hours a day in unknown temperatures in our country - I don't want
little darling to tell you all our sufferings in the letters I send you because
it would only result in altering your morale which must remain intact if I want
you healthy again - Forgive meI little Nany to disguise the truth in this way
because I want above all to make this period of separation as painless as
possible for you and there is nothing you could do for me - Today, for
Christmas I gave a gift to the farm clerk who works with me on 3 chocolate bars
and 2 cupcakes. The poor kid was suffocated by it and certainly did not understand
how a prisoner of war - an "enemy" - could deprive himself of such
delicious things (chocolate is for them a product that is no longer available
on the market, and which they are very fond of) to give it to someone who is
completely indifferent to him - My boss, on the other hand, gave me nothing
despite the note from the camp in which it was recommended that employers give
a small gift to their prisoners to remind them that it was a holiday and also
to prove to them that we are no longer enemies - My classmates were better
shared than I was and had tobacco, cigarettes, cakes, etc.............. but as
it leaves me indifferent, because what matters most to me is to find the little
woman I cherish and who awaits me impatiently there in our beautiful country
that we look forward to finding. Tonight, little darling, I am sending you
another short card, but it sometimes pains me to think that I have to content
myself with filling in a few measured lines when I will have whole books to
write to you - How many things I will have to tell you, little darling, when I
come back and I think our life will not be long enough to make up for all the
tenderness you deserve - See you later, beloved little woman. Your husband
kisses you tenderly and lovingly with his thoughts until he can do.......... much better! "
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