Après la signature de l’armistice en forêt de
Compiègne, dans la clairière de Rethondes, le 22 juin 1940, Hitler qui était
venu sur place le jour précédent aurait promis que les prisonniers Compiégnois
seraient tous libérés. Cette information se concrétisa fin 1942 par voie de
presse et n’échappa pas à mes parents qui recommencèrent et multiplièrent les
démarches pour que mon père soit libéré. Le 15 décembre 1942 mon père fit les
premières demandes sans se faire trop d’illusions car « pour l’instant il
n’y a encore aucune instruction ici mais je crois que ces libérations sont
commandées directement par l‘OKW* ». N’entendant plus parler de rien, ma
mère commença à douter et mon père lui écrivit le 13 janvier 1943 : « je
sais bien que tu n’as rien imaginé en m’annonçant la libération des compiégnois
car je l’ai vu moi-même sur le « Progrès de la Somme » et c’est appuyé de ce
journal que j’ai fait mes démarches…..infructueuses ». Le 3 février il se
rend au bureau de la kommandantur mais l’officier qui le reçoit lui dit qu’il
ne sait rien encore à ce sujet et qu’il le fera appeler au cas où il
apprendrait quelque chose. Le 7 février il est convoqué à ce même bureau et là
l’officier lui répond « votre supposition sur les prisonniers compiégnois
est sans base ». Le 17 mars il écrit à ma mère qui avait relu cette
information sur un autre journal : « c’est inutile que tu m’envoies le
journal qui relate la promesse de libération des compiégnois car il a déjà été
répondu par l’officier Allemand « qu’il ne fallait pas croire ce que l’on dit
dans les journaux français » ». Après un moment d’abattement, mon père
retourna à la kommandantur au début du mois de mai en insistant sur la parution
de l’information sur les journaux de Compiègne avec l’aval de la mairie.
L’officier lui demanda la preuve et mon père écrivit alors à ma mère de lui
faire parvenir un journal. Le 12 mai, mon père lut l’information dans « Le
trait d’union », journal des prisonniers et fort de cette preuve retourna
encore une fois à la kommandantur : « Je me suis rendu chez l’officier qui
m’avait dit que c’était une supposition de ma part afin de lui montrer que je
n’avais pas « supposé ». Cet officier était absent mais j’ai vu un autre
officier très aimable qui connait parfaitement notre ville, je lui ai expliqué
mon cas et j’ai discuté très longuement avec lui puisque je suis resté 1 heure
dans son bureau. Il m’a affirmé qu’il n’y avait jamais eu de promesse
officielle de libérer tous les compiégnois et sa surprise a été grande en
lisant le « Trait d’union ». Naturellement, comme il n’a pas d’ordres à ce
sujet il n’a pu que prendre mon nom à toutes fins utiles mais je dois, avec son
autorisation, retourner le voir dès que j’aurai reçu le journal que je t’ai
demandé dans ma lettre n°180. Je ne veux toujours pas me faire d’illusions mais
je ne veux pas non plus abandonner la partie car l’enjeu est vraiment trop
important. Si tu vois la possibilité d’avoir un papier officiel, fais le moi
parvenir car je veux avoir le plus d’atouts possibles ». Le 27 mai il écrit
à nouveau sur ce sujet : « Ce matin je me suis renseigné à nouveau et il n’y
a parait-il encore rien d’officiel parvenu au stalag VA. J’ai fait mettre un
visa de censure sur l’article du trait d’union dont je t’avais parlé
précédemment et je le joins à ma lettre au cas où cela pourrait te servir !
». Quelques jours plus tard mon père reçoit une lettre d’un de ses neveux qui
lui dit que tous les prisonniers compiégnois seront libérés pour le mois de
juillet 43. Il continua ses démarches toujours sans succès jusqu’au 9 juillet
où un camarade lui annonça qu’il est sur la liste des
libérables…………………………….
*Oberkommando der Wermarcht (Commandement suprême des armées Allemandes)
Lien Die Deutsche Wochenschau (l'Armistice de Compiègne)
https://www.youtube.com/watch?v=hKCZ0tXuDGc
After the signing of the armistice in the Compiègne forest, in the Rethondes
clearing, on June 22,1940, Hitler, who had come to the site the previous day,
promised that the Compiègne’s prisoners would all be released. This information
came to light at the end of 1942 in the press and did not escape my parents who
started again and multiplied the steps to get my father released. On December
15, 1942 my father made the first requests without being under any illusions because "for the moment there is still
no instruction here but I believe that these releases are ordered directly by
the OKW*". Hearing nothing more, my mother began to doubt and my
father wrote to her on January 13, 1943:
"I know well that you did not
imagine anything when you told me that the compiégnois would be freed because I
saw it myself on the "Progress of the Somme" and it is with the help
of this newspaper that I made my procedures....... unsuccessful". On
February 3 he went to the commander's office but the officer who received him
told him that he did not yet know anything about it and that he would call him
if he learned anything. On 7 February he was summoned to the same office and
there the officer replied "your assumption about the Compiègne’s prisoners
is without basis". On March 17 he wrote to my mother who had reread this
information on another newspaper: "It
is useless for you to send me the newspaper that relates the promise of
liberation of the compiégnois because it has already been answered by the
German officer" that you should not believe what they say in the French
newspapers". After a moment of despondency, my father returned to the
commander at the beginning of May, insisting on the publication of information
on the newspapers of Compiègne with the approval of the town hall. The officer
asked him for proof and my father then wrote to my mother to send her a diary.
On May 12, my father read the information in "Le trait d'union", the
prisoners' diary and on the strength of this evidence returned once again to
the commander: "I went to the
officer who had told me that it was a supposition on my part to show him that I
had not "supposed". This
officer was absent but I saw another very kind officer who knows our city very
well, I explained my case to him and I talked at great length with him since I
stayed in his office for 1 hour. He told me that there had never been an
official promise to release all the compiégnois and his surprise was great when
he read the "Trait d'union". Naturally, as he has no orders on this
subject, he could only take my name for all intents and purposes, but I must,
with his permission, return to him as soon as I have received the journal I
asked for in my letter No. 180. I still don't want to have any illusions, but I
don't want to give up the game either because the stakes are really too high.
If you see the possibility of having an official document, send it to me
because I want to have as many assets as possible”. On 27 May he wrote
again on this subject: "This morning
I asked again and there seems to be nothing official yet that has reached the
VA stalag. I had a censorship visa put on the article of the “Trait d’Union” I
told you about earlier and I attach it to my letter in case it might be useful
to you!”. A few days later my father received a letter from one of his
nephews telling him that all the Compiegnois prisoners would be released by
July 43. He continued his efforts, still without success, until July 9 when a
comrade told him that he was on the list of those who could be
released................
*Oberkommando
der Wermarcht (Supreme Command of the German Armies)
Link : Die Deutsche Wochenschau (The Armistice of Compiègne)
https://www.youtube.com/watch?v=hKCZ0tXuDGc
Revue des troupes place du palais à Compiègne en 1942 |
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