Lorsqu’il
était employé chez Ziegler au montage des motos-pompes, mon père parlait
parfois dans ses lettres des rapports qu’il entretenait avec les ouvriers et
avec le patron de l’usine. La première chose qui l’étonna fut la sollicitude et
l’humanisme de ce dirigeant d’entreprise qui offrait des bouteilles de bière et
des gâteaux au kommando pour les fêtes (50 bouteilles pour le Noël 1941) et
faisait attention à ce que ses ouvriers ne manquent de rien. Quant aux
ouvriers, aucune acrimonie envers les Français qui étaient au nombre de quatre
du kommando à travailler dans l’usine, ils apprirent le métier à mon père, le
formant à l’utilisation des machines-outils comme s’il était un simple ouvrier
Allemand, et l’entente était si bonne entre eux qu’ils lui proposèrent même de
revenir en vacances à Giengen……..quand la guerre serait finie. La plus grosse
difficulté fut de s’entendre en allemand, langue que mon père ne maîtrisait pas
très bien. Mais il n’y eu aucun accrochage à l’usine avec quiconque durant tout
le temps où il y travailla. Les ouvriers étaient des citadins, bien loin des
paysans de Bissingen, plus ouverts et moins frustres que les personnes que mon
père avait côtoyé auparavant. Après quelques mois de travail dans cette usine,
la confiance était tellement installée que mon père en arrivait à faire parfois
le montage des motos-pompes, les essais et la réception, seul, quand les
ouvriers avaient d’autres tâches à faire. Le patron, Kurt Ziegler, fit même des
démarches pour que mon père soit libéré, démarches qui n’aboutirent pas, mais
mon père lui en fut tout de même reconnaissant.
When he was employed at Ziegler's to build the
motor pumps, my father sometimes wrote in his letters about his relationship
with the workers and the factory owner. The first thing that surprised him was
the solicitude and humanism of this company manager who offered beer bottles and cakes to the kommando for the holidays (50
bottles for Christmas 1941) and made sure that his workers did not lack
anything. As for the workers, there was no acrimony towards the French, four of
whom were from the kommando to work in the factory, they taught my father the
trade, training him to use machine tools as if he were a simple German worker,
and the understanding was so good between them that they even offered him to come
back on holiday to Giengen... when the war was over. The biggest difficulty was
getting along in German, a language my father didn't speak very well. But there
was no clash at the factory with anyone during the whole time he was working
there. The workers were city dwellers, far from the peasants of Bissingen, more
open and less frustrated than the people my father had known before. After a
few months of work in this factory, the confidence was so strong that my father
sometimes managed to assemble the motor pumps, test and receive them, alone,
when the workers had other tasks to do. The boss, Kurt Ziegler, even took steps
to have my father released, but my father was grateful to him.
Kurt Ziegler |
Moto-pompe Ziegler |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Si vous désirez la version numérique du livre Stalag VA merci de laisser votre adresse mail à: b.dusehu.becker@gmail.com
Als u de digitale versie van het boek Stalag VA wilt ontvangen, kunt u uw emailadres achterlaten op: b.dusehu.becker@gmail.com
If you would like the digital version of the book Stalag VA please leave your email address at: b.dusehu.becker@gmail.com