L’avantage en tant que travailleur au tri des colis est que mon père
voyait ses colis arriver. Ce n’est pas pour autant qu’il pouvait en prendre
possession, il triait c’est tout, mais il savait que le lendemain serait un
jour heureux où il pourrait découvrir son contenu. La distribution des colis se
faisait au camp par « l’unteroffizier ». Pour comprendre le rituel du
colis j’emprunte le récit de Louis Charpentier, prisonnier et auteur d’un livre
sur le Stalag VA* : « Colis. Le numéro est sur l’affiche. On s’en
va avec sa musette dans la pièce où ils sont distribués. On présente sa plaque,
on signe et l’unteroffizier ouvre le colis. On ne perd rien de tous les
détails : l’écriture de l’étiquette, le nœud de la ficelle. Des trésors se
montrent… On construit déjà dans sa tête les agapes… Il y a les coups de
poinçon dans les boîtes de conserve, dans les paquets de tabac… Que c’est long…
On a hâte d’avoir tout cela… On retourne vers son lit, et là, assis, on étale
ses richesses devant soi… La chambrée est plongée dans l’indifférence, avec,
tout de même, les yeux en coin… Quand on a bien admiré, on offre… Soupir général
de soulagement… Admettez en effet qu’un jour, il y en ait un qui n’offre pas…
Comme on serait malheureux pour lui… ».
Ces colis agrémentaient les repas des prisonniers, et surtout les repas du dimanche ou des fêtes, concourant aussi à leur maintenir le moral par ces quelques victuailles venant en droite ligne de France, surtout qu'au camp de Ludwigsburg, la nourriture n'était pas fameuse et parfois tout juste suffisante à "nourrir son homme".
Ces colis agrémentaient les repas des prisonniers, et surtout les repas du dimanche ou des fêtes, concourant aussi à leur maintenir le moral par ces quelques victuailles venant en droite ligne de France, surtout qu'au camp de Ludwigsburg, la nourriture n'était pas fameuse et parfois tout juste suffisante à "nourrir son homme".
* extrait du livre Stalag VA par Louis Charpentier –
avril 1944
The advantage as a parcel sorting worker is that
my father saw his parcels coming. It did not mean that he could take possession
of it, he was just sorting it out, but he knew that the next day would be a happy
day when he could discover its content. The parcels were delivered to the camp
by the "unteroffizier". To understand the ritual of the parcel, I
borrow the account of Louis Charpentier, prisoner and author of a book on the
Stalag VA*: "Colis. The number is on
the poster. We leave with his musette in the room where they are distributed.
We present his plate, we sign and the unteroffizier opens the package. We don't
lose any of the details: the writing of the label, the knot of the string.
Treasures are showing themselves... We are already building the agape in our
heads... There are the punches in the cans, in the tobacco packages... How long
it is... We can't wait to have all this... We go back to our beds, and there,
sitting, you spread your wealth in front of you... The room is plunged into
indifference, with, all the same, the eyes in the corner... When you have
admired well, you offer... General sigh of relief... Admit that one day there
will be one that does not offer... How unhappy you would be for him...".
These packages adorned
prisoners' meals, and especially Sunday or holiday meals, also helping to
maintain their morale by these few victuals coming straight from France,
especially since at the Ludwigsburg camp, the food was not famous and sometimes
just enough to "feed his man".
* Excerpt from the book Stalag VA by Louis
Charpentier - April 1944
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